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Communiqué de soutien Ukraine

Communiqué trilingue. Publié sur le site « Philosophers for Ukraine » en français et en anglais.

Le Bureau de la Société française de philosophie exprime toute sa solidarité et son soutien aux collègues et aux citoyens d’Ukraine face à l’injustifiable guerre d’agression conduite par la Fédération de Russie depuis le 24 février 2022. La poursuite de cette guerre déjà terrible par le bilan humain, les destructions et les déplacements de populations qu’elle a engendrés fait peser chaque jour des menaces plus graves sur l’avenir de l’Ukraine et de sa région, sur l’ordre international et sur la paix du monde.

Le Bureau rend hommage aux 664 chercheurs russes qui ont signé l’appel du 25 février contre la guerre et au courage de tous ceux  qui, en Russie, ont manifesté et maintiennent leur protestation.

La philosophie nous apprend à faire la différence entre le droit et la force, le savoir et la propagande, la vérité et ses simulacres, la liberté et la servitude, la paix et le silence de la terreur. Elle invite les politiques à ne pas perdre, en même temps que le souci de la vérité et de la responsabilité devant les autres, le contact avec la réalité, sans lequel aucune action pour le bien collectif n’est possible.

 

Merci au traducteur ami qui nous a offert la traduction suivante en ukrainien.

Бюро Французького філософського товариства висловлює повну солідарність і підтримку колегам і громадянам України перед обличчям невиправданої загарбницької війни, яку Російська Федерація веде з 24 лютого 2022 року. Продовження цієї війни вже страшне з точки зору людські жертви, знищення та переміщення населення, які він спричинив, з кожним днем ​​становлять все більш серйозні загрози для майбутнього України та її регіону, міжнародного порядку та миру у всьому світі.

Офіс віддає шану 664 російським дослідникам, які підписали заклик проти війни 25 лютого, і мужності всіх тих, хто в Росії демонстрував і підтримував свій протест.

Філософія вчить нас розрізняти право і силу, знання і пропаганду, правду і її симулякри, свободу і рабство, мир і тишу терору. Він закликає політиків не втрачати, водночас із турботою про правду та відповідальністю перед іншими, контакту з реальністю, без якої неможлива жодна діяльність для колективного блага.

 

The board of the Société française de philosophie expresses its full solidarity and support to the colleagues and citizens of Ukraine in the face of the unjustifiable war of aggression led by the Russian Federation since February 24, 2022. The continuation of this war, already terrible in terms of casualties, destruction and displacement of populations that it has caused, every day poses more serious threats to the future of Ukraine and its region, to the international order and to world peace.

The board pays respects to the 664 Russian researchers who signed the February 25 appeal against the war and to the courage of all those in Russia who demonstrated and maintained their protest.

Philosophy teaches us to make the difference between right and force, knowledge and propaganda, truth and its simulacra, freedom and servitude, peace and the silence of terror. It invites politicians not to lose, along with the concern for truth and responsibility before others, contact with reality, without which no action for the collective good is possible.

Paris, 7 mars 2022

Retour sur le galiléisme philosophique et son héritage (par Claude Imbert, répondant Jocelyn Benoist)

Conférence du 22 janvier 2022,

par Mme Claude Imbert (professeur émérite, ENS) :
« Retour sur le galiléisme philosophique et son héritage : questions pour aujourd’hui »

Répondant : Jocelyn Benoist (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

Cette communication aura deux parties.

La première reviendra sur l’âge classique, entendu dans les limites larges que lui a données Michel Foucault, en incluant Les Lumières. L’analyse d’un fragment connu de Galilée introduira au galiléisme philosophique, c’est-à-dire à la référence à Galilée telle qu’elle fut élaborée diversement par Descartes, Pascal et Kant. En résultèrent trois paradigmes de jugement, trois choix quant à l’approche philosophique du réel et de son énonciation. Cette diversification sera illustrée par trois diagrammes, ceux-là même auxquels ces philosophes eurent recours. On rappellera comment ces trois manières de configurer le rationalisme y associèrent une morale.

La deuxième partie rappellera l’héritage controversé du galiléisme philosophique, mais aussi son développement au-delà de ses premières motivations. Le but est d’ouvrir un point de vue comparatif sur un autre épisode – qui n’est pas achevé. On évoquera le défi que l’énonciation scientifique a posé, au seuil du XXe siècle, à l’écriture conceptuelle, à sa demande de réel et à sa déontologie. Ici, Cavaillès et ce qu’il tint pour un enrichissement, et Merleau-Ponty qui l’a suivi plus qu’on ne le dit, seront nos points d’appui. En confirmant la division naguère proposée entre phénoménologies et langues formulaires, on se propose d’en donner les raisons aujourd’hui claires. Elles ont décidé de quelques choix philosophiques irrémissibles mis à l’épreuve dans les dernières décennies.

Voir la page de Claude Imbert sur le site de l’ENS.

 

 

Dernières publications (déc. 2021)

Dernières publications (décembre 2021)

Derniers Bulletins parus  :

2020 114 3 « Des œuvres et des discours : portrait de l’artiste en chercheur » (Carole Talon-Hugon)
2020 114 4 « D’un sensible l’autre. Sur la signification métaphysique des sensibles » (Jocelyn Benoist).

Revue de métaphysique et de morale derniers numéros parus :

Actualité ou inactualité du droit naturel, 2021/4 (n°112)

 

n°2020 114 4D’un sensible l’autre. Sur la signification métaphysique des sensibles

Séance du 20 mars 2020*
Exposé : Jocelyn Benoist
Discussion : Étienne Balibar, Atia Benatia, Dominique Bouillon, Philippe Casadebaig, Sylvie Coirault-Neuburger, Jacques Doly, Alexandre Foucher, Patrice Henriot, Laurent Jaffro, Denis Kambouchner, François-Igor Pris.
Voir résumé à la rubrique Conférences.
Edité par Vrin.

* Deux séances, programmées en 2020, ont été reportées en raison du contexte sanitaire. Afin de ne pas interrompre la continuité du Bulletin, nous publions sous les numéros 2020-3 et 2020-4 les deux premières conférences de 2021. Pour la même raison, nous publierons au titre de l’année 2021 la conférence et la discussion de janvier 2022.

n°2020 114 3Des Œuvres et des discours : portrait de l’artiste en chercheur

Séance du 16 janvier 2021*
Exposé : Carole Talon-Hugon
Discussion : Christophe Calame, Cécile Croce, Alexandre Foucher, Laurent Jaffro, Denis Kambouchner, Catherine Kintzler, Isabelle Pariente-Butterlin.
Voir résumé à la rubrique Conférences.
Edité par Vrin.

* Deux séances, programmées en 2020, ont été reportées en raison du contexte sanitaire. Afin de ne pas interrompre la continuité du Bulletin, nous publions sous les numéros 2020-3 et 2020-4 les deux premières conférences de 2021. Pour la même raison, nous publierons au titre de l’année 2021 la conférence et la discussion de janvier 2022.

Les vérités de Θ 10 : remarques sur un chapitre célèbre de la Métaphysique (par Marwan Rashed, répondante Annick Jaulin)

Conférence du 20 novembre 2021

« Les vérités de Θ 10 : remarques sur un chapitre célèbre de la Métaphysique »
par Marwan Rashed, Sorbonne Université
Répondante : Annick Jaulin, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Marwan Rashed, Denis Kambouchner, Annick Jaulin

Dans les études sur la théorie aristotélicienne de la vérité, le chapitre Θ 10 de la Métaphysique occupe une position aussi centrale que problématique. S’en réclament autant les philosophes de tradition analytique que les auteurs les plus continentaux, Heidegger en tête, qui a consacré à ce texte un commentaire détaillé. Cette étonnante fécondité historiographique témoigne assurément de la profondeur des enjeux de Θ 10. Mais le texte est difficile et l’on peut se demander si ses utilisations modernes ne sont pas autant de rétroprojections, sur un locus éminemment desperatus, de décisions philosophiques trop optimistes.

Marwan Rashed

Notre objectif sera donc, dans un premier temps, philologique : nous présenterons une édition du texte, fondée sur la prise en compte de la tradition textuelle de la Métaphysique. Une brève description sera donnée des témoins byzantins principaux, de leurs rapports de parenté et de la façon dont la traduction arabe ancienne, du IXe siècle, permet de mieux comprendre la tradition grecque. Une fois cette tâche préalable accomplie – elle ne l’a été par aucun des cinq éditeurs de la Métaphysique (Bekker, Bonitz, von Christ, Ross, Jaeger) – nous serons mieux armés pour comprendre la lettre de Θ 10. Celle-ci, toutefois, commencera par se présenter sous une forme qui accroîtra nos perplexités : loin de permettre de trancher le débat entre lecture « analytique » et « continentale », le chapitre Θ 10 tel qu’on pouvait le lire à la fin de l’Antiquité fournit des arguments à chacune.

Cette constatation nous invitera à prolonger l’entreprise ecdotique dans une direction plus générale, prenant en compte la constitution du chapitre dans son ensemble. Nous argumenterons en faveur de la thèse suivante : Θ 10 résulte de la conflagration de deux traitements aristotéliciens distincts, corrélés mais hétérogènes, de la vérité. Nous nous interrogerons sur leur signification intrinsèque et, bien entendu, sur les raisons

Annick Jaulin

de leur juxtaposition à la fin du livre Θ.

Spinoza et Descartes : sur la seconde partie des Principia philosophiæ cartesianæ (par Frédéric de Buzon, répondant : André Charrak)

Conférence du 16 octobre 2021

« Spinoza et Descartes : sur la seconde partie des Principia philosophiæ cartesianæ  »

par Frédéric de Buzon, professeur émérite, Université de Strasbourg
Répondant : André Charrak (Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

F. de Buzon – D. Kambouchner – A. Charrak

La rédaction du premier traité publié par Spinoza, et le seul qu’il ait donné sous son nom, avait initialement pour objet de présenter les résultats de la partie de physique générale des Principia philosophiæ de Descartes en leur donnant une forme géométrique, suivant le modèle euclidien. Dans cette forme que Descartes n’avait pas cru devoir retenir, Spinoza expose les thèses cartésiennes en en modifiant l’ordre, en supprimant certains éléments et en en ajoutant d’autres. Sur les points importants, le propos ne soutient pas de thèses très différentes des propositions originales. Mais, par exemple, tout l’ensemble des propositions qui fait suite à l’énoncé des règles du choc est profondément remanié.

Parmi les passages ajoutés ou fortement remaniés figure le long scolie de la proposition 6, qui vaut transition entre les propositions

Frédéric de Buzon

portant sur l’essence de la matière et celles qui concernent la théorie du mouvement. Ce scolie comporte une réfutation totalement inédite de thèses prêtées, sans doute un peu abusivement, à Zénon d’Elée contre la réalité du mouvement. La portée de cette réfutation, tout à fait absente du texte de Descartes, est pourtant elle-même problématique. S’agit-il de prouver (démonstrativement et non ostensivement) la réalité du mouvement ? Ou bien d’affirmer ce qui est le moyen terme de cette réfutation : la continuité du temps ? Et, dans ce cas comme dans l’autre, Spinoza se servirait-il de cet argument pour réfuter la conception cartésienne du temps ?

Nous chercherons à montrer que la conception spinozienne sur ce point ne s’oppose pas à celle de Descartes, mais vise à l’expliciter. L’idée d’un atomisme temporel cartésien, soutenue par de nombreux commentateurs depuis Wahl et Viguier, est, comme on le sait par les travaux de Laporte et de Beyssade, une thèse interprétative contestable. Rien sous la plume de Spinoza ne témoigne que la pensée cartésienne soit ainsi interprétée, et moins encore visée ou critiquée. Bien au contraire, en conclusion des deux réfutations originales qu’il propose, Spinoza renvoie son lecteur aux textes cartésiens traitant de l’Achille. L’argumentation spinozienne met en œuvre, à propos des rapports entre les quantités de matière et les vitesses de déplacement, un raisonnement qui n’est explicite chez Descartes que dans les dimensions spatiales. Il revient ainsi à Spinoza de rendre explicite la dimension temporelle du problème.

Il s’agit ainsi de conclure sur Descartes, Spinoza et la divisibilité du temps ; puis de montrer que le travail spinozien revient pour l’essentiel à donner aux thèses cartésiennes l’allure de propositions réciproques, et, partant, à en montrer le caractère réellement systématique. Une ouverture vers l’Éthique, notamment à propos de la doctrine du conatus (PPC2P17 et 3Def.3), sera évoquée en fin d’analyse.

Bulletin 2021 115 2.

André Charrak

 

 

 

 

Calendrier des séances 2021-2022

Les séances ont lieu dans la salle 1 de l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne (12 place du Panthéon 75005 Paris), et peuvent également être suivies à distance.

Dernières publications (sept. 2021)

Derniers Bulletins parus  :

« Religion, politique et idéologie. Un regard de philosophie des sciences sociales » (Bruno Karsenti), n° 2020 114 2.

« Avant l’épistémologie. La quête prémoderne du savoir parfait (Robert Pasnau), n° 2020 114 1.

 

Revue de métaphysique et de morale derniers numéros parus :

Salomon Maimon 2021/1 (N° 109)
Varia 2021/2 (N° 110)
Léon Brunschvicg 2021/3 (N° 111)

n°2020 114 2Religion, politique et idéologie. Un regard de philosophie des sciences sociales

Séance du 3 octobre 2020
Exposé : Bruno Karsenti
Discussion : Ali Benmakhlouf, Philippe Casadebaig, Sylvie Coirault-Neuburger, Christian Godin, Laurent Jaffro, Denis Kambouchner, Catherine Kintzler, Emmanuel Picavet.
Voir résumé et photos à la rubrique Conférences.
Édité par Vrin.

n°2020 114 1Avant l’épistémologie. La quête prémoderne du savoir parfait

Séance du 18 janvier 2020
Exposé : Robert Pasnau
Discussion : Joël Biard, Geneviève Brykman, Christophe Calame, Philippe Casadebaig, Alain Chauve, Laurent Jaffro, Denis Kambouchner, Catherine Kintzler, Jean-Michel Muglioni, Emmanuel Picavet, Joël Wilfert.
Voir résumé et photos à la rubrique Conférences.
Édité par Vrin.

Rectificatif au PV de l’AG du 3 octobre 2020

Rectificatif du 21 juillet 2021 au PV de l’Assemblée générale du 3 octobre 2020

L’Assemblée générale extraordinaire du 3 octobre 2020 a procédé à l’élection de deux membres du Conseil d’administration afin de pourvoir deux sièges vacants jusqu’à l’expiration du mandat du CA en 2022. Consigné ensuite dans le rapport de l’AG (mis au téléchargement sur notre site le 19 décembre 2020), le résultat de ce scrutin intermédiaire fait état d’un vote unanime en faveur des deux candidats. Un sociétaire ayant participé au scrutin nous signale par courriel le 17 juillet 2021 que l’un des deux candidats avait recueilli l’unanimité moins une voix.

Le bureau présente à l’ensemble des adhérents de la SFP ses plus sincères excuses pour cette malencontreuse erreur.

Le bureau, réuni le 21 juillet 2021

L’universel en langues (par Souleymane Bachir Diagne)

Conférence du 22 mai 2021

L’universel en langues,
par Souleymane Bachir Diagne, professeur, Columbia University New York,
directeur Institute of African Studies  – conférence initialement programmée le 20 mars 2020

En visioconférence depuis New York

Je soutiendrai la thèse que l’universel parle en langues et qu’il s’identifie au (multi)latéralisme. Pour cela, j’examinerai l’actuelle querelle de ce que l’on appelle le postcolonial dont l’enjeu est justement la question de l’universel. Transformer la querelle en discussion « philosophique » cela veut dire d’abord clarifier les termes qui entrent dans le débat. Je partirai donc d’une définition du monde (et du moment) postcolonial comme celui du pluriel irréductible des langues et des cultures toutes équivalentes, et qui n’a donc pas de centre. Je présenterai alors la réponse, que je dirai « conservatrice », à cet état de choses, qui consiste à penser qu’un tel monde risque alors de perdre l’universel comme on perd le Nord. Que « l’esprit de Bandung » (du nom de la conférence des décolonisations de 1955), tournant le dos à « l’esprit absolu », est pur et simple refus de l’universel par des revendications particularistes. Contre cette réponse, je soutiendrai celle qui dit, au contraire, que « l’esprit de Bandung » est aujourd’hui la promesse d’un « universel vraiment universel » (Immanuel Wallerstein). En rappelant tout d’abord que les auteurs classiques qui ont défini notre moment postcolonial l’ont fait en déclarant que l’universel devait être repensé, et non pas ignoré. Qu’Aimé Césaire ou Léopold Sédar Senghor, par exemple, ont compris la tâche de notre temps comme celle d’édification de « la civilisation de l’universel ». Je montrerai que le concept que l’on doit à Maurice Merleau-Ponty, que je n’hésiterai pas alors à considérer comme un auteur « postcolonial » de ce point de vue, celui d’universel latéral, indique la nature de la tâche, celle de forger ensemble un universel qui parle en langues, qui est donc (multi)latéral. Car c’est celui qui advient dans la rencontre en traduction de parties situées sur un même plan et qui négocient, argumentent, s’entendent, ne se comprennent pas, s’accordent… Avec la visée d’un commun, vers une « civilisation nouvelle, plus civilisée, parce que plus totale et sociale. » (Senghor)

Bulletin 2021 115 1