L'humanité n'a jamais vécu autant séparée des bêtes qu'en ce début de XXIe siècle. Objet de documentaire trop beau pour être inquiétant ou matière d'élevage en batterie, extatique ou instrumentalisé, l'animal est repoussé à l'infini de notre champ de vision. A l'inverse et en même temps, il devient objet domestique fusionnel trop proche, traversé qu'il est alors par les projections du désir humain. Egarés par cette double fausse distance, trop près ou trop loin, nous ne voyons plus son étrange familiarité, et dans cette vision troublée c'est sans doute aussi un regard sur nous-mêmes que nous manquons.
Accusée souvent, et presque toujours à tort, d'avoir produit ou du moins accompagné ces dérèglements symétriques, la philosophie n'a pourtant jamais cessé de s'interroger sur les sites à la fois communs et disjoints de l'animalité et de l'humanité. C'est une des raisons de l'intitulé de ce colloque, thématisé par la conjonction qui unit et sépare à la fois - L'homme et l'animal.
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