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Démocratie et écologie. Conférence par Catherine Larrère

Détails

Date :
13 mai 2023
Heure :
16 h 00 - 18 h 00

Lieu

Centre Panthéon, Univ. Paris 1 Panthéon-Sorbonne, salle 1
12 place du Panthéon (esc. M, 1er ét.)
Paris, 75005
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« Démocratie et écologie »

par Catherine Larrère (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

Répondant : Rémi Beau (CNRS et Sorbonne Université).

Samedi 13 mai, de 16 h à 18 h, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 12 place du Panthéon, 75005 Paris, salle 1

retransmission en visioconférence

En 1971 a été créé le ministère français de l’environnement (plusieurs fois rebaptisé par la suite). Depuis lors, des politiques publiques écologiques ont été mises en œuvre, en lien avec les textes internationaux et aux différentes échelles du territoire. Comment interpréter le peu d’effet de ces politiques ? Cela tient-il à l’impuissance des démocraties à faire face aux enjeux écologiques ?  Ou bien doit-on adopter l’idée symétrique que l’écologie ne peut être que punitive et s’imposer aux dépens des libertés individuelles ? Quelle que soit l’interprétation retenue, il semble que l’incompatibilité entre démocratie et écologie soit une conviction fortement partagée. Nous l’examinerons dans trois directions principales :

  1. Celle de la généalogie droitière des mouvements écologiques. Cette assignation conservatrice ne résiste pas à l’étude historique des mouvements écologiques. L’idée que la défense de la nature appartient au courant conservateur renvoie à la question du rapport entre écologie et modernité. Critique de la modernité, l’écologie ne peut-elle que se placer en deçà de la modernité ? La défense de la nature, qui fut une idée moderne, ne se placerait-elle plutôt pas au delà de la modernité ?
  2. Lanceurs d’alerte sur la crise écologique, les scientifiques ont joué et continuent à jouer un rôle extrêmement important – et sans précédent connu – dans la question écologique, devenue une question politique. Cela justifie-t-il une forme d’« épistocratie », marquée par la participation des scientifiques, à partir d’instances non élues, à la décision politique sur les questions écologiques ? C’est sous cette forme technocratique que se présente l’orientation autoritaire des démocraties confrontées à la question écologique.
  3. Il s’agirait alors d’imposer les modèles élaborés par des experts à des populations présumées récalcitrantes. Mais n’est-ce pas le contraire qui se produit ? N’assiste-t-on pas plutôt à des initiatives citoyennes d’expérimentation de nouvelles façons d’habiter la nature et à des mobilisations populaires (particulièrement parmi les jeunes générations) visant à obliger les gouvernements à satisfaire à leurs propres engagements internationaux, ceux qu’ils s’empressent d’oublier ?

L’originalité des mouvements écologiques, par rapport aux mouvements sociaux des siècles précédents, vient de ce qu’ils ne sont pas en demande d’État, mais pratiquent des formes nouvelles de démocratie. Ce sont celles-ci qu’il faut interroger.

***

Les adhérents de la SFP reçoivent en temps utile une invitation et le lien de connexion à la visioconférence : aucune inscription n’est nécessaire de leur part.

Les non-adhérents peuvent demander à recevoir une invitation ou le lien de connexion pour la visioconférence en remplissant en ligne le formulaire de demande du 1er au 11 mai. Aucune demande déposée en dehors de ces dates ne recevra de réponse.