Soutien de la Société française de philosophie à Robert Redeker
Le Conseil d’administration de la Société française de philosophie s’est réuni le 14 octobre 2006 et a voté le texte suivant à l’unanimité, adressé à M. le Président de la République et envoyé à la presse :
Un homme est aujourd’hui menacé de mort, forcé depuis des semaines de se cacher pour avoir écrit et publié son point de vue. Il se trouve qu’il est professeur de philosophie. Or, il n’a fait qu’user du droit de tout citoyen. La question est de sauvegarder, à travers sa vie et celle de ses proches, la liberté de pensée, d’opinion, d’expression et de communication dans un Etat de droit.
La Société française de philosophie apporte son soutien à Robert Redeker et souhaite que les pouvoirs publics prennent à cet égard toutes leurs responsabilités.
Réponse de la Présidence de la République
Nous avons reçu une réponse de la part de l’Elysée, datée du 26 octobre et signée par Mme Blandine Kriegel, Chargée de mission auprès du Président de la République.
En voici un extrait substantiel:
Le Président de la République, qui a lu avec beaucoup d’attention la motion de la Société française de philosophie, comprend et partage votre souci et m’a demandé de vous apporter les précisions suivantes.
Il considère comme vous qu’il est essentiel que les libertés de pensée, d’opinion, d’expression et de communication soient conservées et garanties dans un Etat de droit. C’est pourquoi le Ministre de l’Education nationale, Gilles de Robien, a été amené à réaffirmer ce principe de liberté d’opinion et d’expression. Le ministre a demandé au Recteur de l’Académie de Toulouse d’exprimer son soutien à M. Redeker et de suivre avec une grande attention la situation dans l’établissement où il a été nommé.
En ce qui concerne la sécurité de M. Redeker, qui est un droit fondamental auquel le Président est extrêmement attaché, plusieurs démarches ont été entreprises par le Ministre de l’Intérieur, démarches évidemment discrètes comme celles qui on trait à la sécurité des personnes, mais dont vous avez pu mesurer le souci de vigilance puisque les médias eux-mêmes se sont faits l’écho d’un courrier envoyé par internet qui faisait objet de recherche.
Le Ministre de l’Education nationale, qui a appelé personnellement Robert Redeker pour lui dire également son soutien, a veillé évidemment à ce qu’il soit dispensé d’un enesignement effectif et que son salaire lui soit intégralement versé et ce tant que lui-même estimera être l’objet de menaces.
Le Président de la République partage donc votre souci et demeure très attentif à ce que les pouvoirs publics, notamment le Ministère de l’Education nationale et le Ministère de l’Intérieur, prennent toutes leurs responsabilités.