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Communiqué Proche-Orient 18/11/2024

Communiqué du conseil d’administration de la Société française de philosophie du 18 novembre 2024

Plus d’un an après les atrocités commises par le Hamas le 7 octobre 2023 en territoire israélien, la Société française de philosophie ne peut qu’exprimer son effroi et sa très grande inquiétude face au bilan humain et matériel des opérations militaires engagées à Gaza, en Cisjordanie et au Liban, et à leurs suites pour les populations concernées, sans que, pour Israël, le sort des otages apparaisse en voie de règlement ni la menace terroriste en voie de réduction.

Notre Société s’alarme, de plus, de ce que les évolutions intervenues dans d’autres parties du monde rendent plus qu’improbable la tenue d’une conférence internationale en vue de définir les conditions d’une paix juste et durable au Proche-Orient.

Dans cette situation dramatique, il appartient aux philosophes de tous les pays de marquer leur attachement aux grands principes du droit international énoncés dans la Charte des Nations Unies, et de s’opposer de manière résolue à l’expansion des discours de haine. Celle-ci ne saurait du reste manquer d’affecter, ici et là, les libertés universitaires et les conditions de la recherche scientifique, aujourd’hui exposées à des menaces croissantes qui appellent de notre part la plus grande vigilance.

Kant, 1724-2024 (Inga Römer, Antoine Grandjean, Mai Lequan, Elena Partène)

KANT, 1704-2024

Samedi 16 novembre 2024

Introduction par Christian Berner (Paris-Nanterre)

Inga Römer (Fribourg-en-Brisgau)

Quel problème de la métaphysique ?

Dans son livre Kant et le problème de la métaphysique, Martin Heidegger soutient que Kant visait une métaphysique critique en tant qu’ontologie. Or, est-ce cela « le » problème de la métaphysique selon Kant ? L’intervention n’y répond pas seulement par la négative, mais elle se propose de montrer que le débat autour de la question de savoir si Kant était ou non un métaphysicien et, le cas échéant, quelle métaphysique il aurait visé, a des implications éthico-politiques importantes. Dans un premier temps, on discutera quelques éléments d’un débat autour de Kant qui avait lieu au début du XXe siècle. Ensuite, on se tournera vers Martin Heidegger, qui n’est pas seulement le dernier représentant de ce débat, mais qui y occupe, par ailleurs, un statut tout particulier. Enfin, on verra que le traité inachevé que Kant avait préparé à propos de la question de concours « Quels sont les progrès réels de la métaphysique en Allemagne depuis le temps de Leibniz et de Wolff ? » esquisse une métaphysique critique que Kant appelle « pratico-dogmatique ». Cette métaphysique pratico-dogmatique ne renvoie pas seulement à une tout autre figure de la métaphysique que celle identifiée par Heidegger, mais elle a également des enjeux éthico-politiques opposés. Or, quel est exactement le problème de la métaphysique selon Kant, quelles en sont les implications éthico-politiques, et quelle pourrait être l’importance de ces questions pour la renaissance de la métaphysique à notre époque ?

Antoine Grandjean (université de Lille)

L’idéalisme transcendental, « concept doctrinal » et problème cardinal

Kant est le premier philosophe de l’histoire à se proclamer idéaliste, et cela au point de faire de « l’idéalisme transcendantal » l’un des deux principes cardinaux – et le premier – de la « philosophie critique », donc aussi bien de « toute la métaphysique ». Nous rappellerons toutefois combien cette proclamation – dont nous verrons qu’elle répond d’abord à une imputation extrinsèque – allait de pair avec une redéfinition de l’idéalisme comme thèse d’idéalité. Nous nous demanderons dès lors quels problèmes posait cette détermination, qui ne pouvait que conduire à dire la « subjectivité » dans les termes de la « représentation ».

Mai Lequan (université Jean-Moulin – Lyon 3)

Remarques sur les conceptions kantiennes du nomade

Il s’agira d’examiner les divers usages et perceptions tantôt élogieux, tantôt critiques, tantôt descriptifs et neutres, que Kant a pu faire de la notion de « nomadisme » à partir de l’exemple de diverses tribus (arabes ou sibériennes), ce que représente dans et pour le criticisme le moment du nomadisme sceptique dans l’histoire de la raison et la manière dont le droit cosmopolitique, dans la perspective d’un projet de paix perpétuelle, peut rattacher les nomades errants malgré tout à un type de contrat juridique, enfin quelles sont les principales sources d’information (traités et récits de voyageurs) dont Kant disposait au sujet du nomadisme, à partir d’un examen de ses Vorlesungen de géographie physique. 

 Elena Partène (ENS)

Sublime et négativité

Dans la réflexion que Kant consacre au sublime dans la Critique de la faculté de juger, il cite un exemple d’énoncé considéré par lui comme étant le plus sublime qu’on ait prononcé. Il s’agit du commandement biblique « Tu ne feras point d’image taillée… », référant à l’interdit de représentation et à la tradition iconoclaste. Kant superpose ainsi trois niveaux de réflexion, esthétique, théologique et politique, pour promouvoir un régime négatif de la représentation : la singularité du sublime, par lequel la transcendance de ce qui ne saurait se limiter au sensible se dévoile négativement dans un spectacle sensible, donne à penser une critique de l’image et inaugure un symbolisme qui trouve son ancrage dans le négatif de l’image, savoir le signe.

Calendrier des séances 2024-2025

Quatre séances de l’année :

  • Samedi 18 novembre 2024, 14 h 30 : « Kant, 1724-2024 », avec la participation de Antoine Grandjean (Univ. de Lille), Mai Lequan (Univ. Lyon 3), Elena Partene (ENS) et Inga Römer (Fribourg-en-Brisgau). Introduction par Christian Berner (Paris-Nanterre).
  • Samedi 18 janvier 2025, 15 h, Gabrielle Radica (Univ. de Lille) : « La liberté familiale. généalogie d’une idée ». Répondant: Frédéric Brahami (EHESS).
  • Samedi 15 mars 2025, 16 h, Philippe Büttgen (Paris 1 Panthéon-Sorbonne) : « Des confessions ». Répondant : Camille Riquier (Institut Catholique de Paris).
  • Samedi 24 mai 2025, 15 h, Richard Moran (Harvard), « L’égocentrisme et les illusions de l’amour de soi ». Répondants: Vincent Descombes (EHESS), Élise Marrou (Sorbonne Université).

Colloque :

  • Vendredi 28 mars (journée) et samedi 29 mars (matin) : Raison et décision. Colloque d’hommage à Bernard Bourgeois (Paris 1 Panthéon-Sorbonne/Sorbonne Université/ SFP). Programme à venir.

« Alienation. An attempt to clarify a difficult term » (« L’aliénation. Essai de clarification d’un concept problématique »), par Axel Honneth (répondant : Jean-François Kervégan).

« Alienation. An attempt to clarify a difficult term » (« L’aliénation. Essai de clarification d’un concept problématique »)

conférence par Axel Honneth, Columbia University (New York) ; professeur émérite à la Goethe-Universität (Francfort) 

répondant : Jean-François Kervégan (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

Samedi 25 mai 2024

Il est bien connu que le concept d’aliénation est si problématique et chargé de présuppositions que la première question qui se pose est de savoir s’il convient pour désigner quoi que ce soit. Quelles circonstances de la vie sociale apparaissent d’une nature telle qu’aucun autre terme sinon celui d’« aliénation » ne serait propre à les décrire de manière adéquate ou plausible ?

Dans cette conférence, je me propose d’examiner les ressources et implications du langage ordinaire, afin de déterminer quand et dans quelles conditions nous pouvons utiliser le terme « aliénation » de manière pleinement significative. Les résultats de cette enquête peuvent être résumés comme suit : l’« aliénation » est un devenir-autre-que-soi-même, qui se produit pour une personne ou un groupe de personnes du point de vue d’observateurs participants, lesquels se rendent compte que les premiers sont empêchés soit par des événements historiques dans leur vie, soit par des contraintes institutionnelles, de réaliser une pratique qui est pour eux constituante, de telle manière que son objectif appelle l’accord sous la condition d’une compréhension bien rodée.

Quoique cette définition du terme soit, par nécessité, très condensée, elle articule les caractéristiques de l’« aliénation » qui sont apparues comme particulièrement importantes au cours de ma discussion. (1) Il s’agit d’un événement de régime passif, et d’une expérience qui ne résulte pas de l’intention de qui que ce soit. (2) Il y a lieu de distinguer deux formes d’aliénation individuelle et collective, selon que cette aliénation est due à des contraintes psychiques internes ou à des contraintes institutionnelles externes. (3) L’aliénation consiste en l’incapacité d’une personne ou d’un groupe de personnes à mettre en œuvre une pratique constituante, porteuse de la définition d’une identité, de telle manière qu’elle semble exiger du point de vue du participant un accord sur son objectif – ce qui nous oblige, nous, observateurs, à adopter une sorte de point de vue aristotélicien en rapport avec certaines pratiques constatives.

Cependant, la prudence s’impose ici, car tout comportement typique d’une personne ou d’un groupe, que nous estimons s’écarter de la forme d’exécution que nous présupposons à titre téléologique, ne doit pas automatiquement être considéré comme indicatif d’une aliénation individuelle ou collective ; il y a suffisamment d’autres raisons de n’être pas en mesure d’appliquer un comportement qui nous semble téléologiquement approprié, pour conclure que toutes les déviations de cette sorte ne doivent pas être tenues pour indiquant l’existence d’une aliénation.

Deux conditions doivent être ajoutées à titre de mise en garde.

Premièrement, il faut que la personne ou le groupe de personnes dont il s’agit aient la volonté de conserver la capacité de faire ce qu’elles ne peuvent plus faire en raison de leur aliénation présumée, sans quoi elles ne seraient pas devenues aliénées à l’égard d’« elles-mêmes » : en effet, si la personne ne voulait plus faire ce qu’elle n’est plus capable de faire, il ne serait pas possible de dire qu’elle subit une aliénation par rapport à « elle-même », dès lors que ce « soi » aurait également changé au fil du temps, selon la nouvelle compréhension de soi adoptée.

La deuxième condition est presque triviale, mais il faut la mentionner de manière explicite par souci d’exhaustivité : avant qu’on puisse parler d’« aliénation », selon nos vues aristotéliciennes, une personne ou un groupe de personnes que nous considérons comme aliénées par rapport à une forme de relation ou à une activité pour eux constituante et essentielle doit d’abord avoir acquis les normes de comportement qui y sont inhérentes.

En résumé, mon exposé vise à défendre le point de vue selon lequel notre usage de la notion d’aliénation est intrinsèquement lié à des prémisses aristotéliciennes s’agissant du telos interne de certaines activités ou relations humaines.

« Quelques formulations antiques du “sentiment de soi” » par Frédérique Ildefonse (répondante : Létitia Mouze)

« Quelques formulations antiques du “sentiment de soi” »

conférence par Frédérique Ildefonse (CNRS, Laboratoire d’Anthropologie Sociale)

répondante : Létitia Mouze (Université Toulouse – Jean Jaurès)

Samedi 20 janvier 2024

Quelles formulations trouvons-nous dans l’Antiquité grecque de ce que nous appelons « sentiment de soi » ? Sans prétendre à l’exhaustivité, l’exposé conduira d’Homère aux stoïciens.
En premier lieu, chez Homère puis chez Platon, ce qui s’impose est le multiple dans l’âme : c’est la considération de ce multiple qui permet de comprendre le dialogue avec le θυμός chez Homère, et l’importance chez Platon de la différence normative entre harmonie et dysharmonie. L’unité qui n’est pas immédiate ne peut être assurée que par un agencement qui assure l’harmonie, alors régi chez Platon par l’intellect qui est en nous une part divine. L’idée d’une hospitalité psychique, qui vaut pour l’intellect conçu comme δαίμων, apparaît bien distincte de ce qu’enveloppe un sentiment de soi.
On s’intéressera ensuite à certains aspects de l’oeuvre d’Aristote. Que peut signifier cet énoncé qu’Aristote formule au détour de l’analyse de l’action, sans s’y arrêter ni le développer, selon lequel on ne saurait s’ignorer soi-même ? On s’attachera également au célèbre passage de l’Éthique à Nicomaque (IX, 9) que Jacques Brunschwig avait qualifié de « texte aristotélicien le plus directement pertinent, concernant la notion de conscience ».
À partir de cette autre formule d’Aristote, d’après laquelle « on est en quelque sorte semblable à soi-même », on cherchera à comprendre les ressorts du changement qui s’opère d’un tel énoncé à la problématisation stoïcienne de l’οἰκείωσις. Celle-ci a pour cadre une enquête sur le vivant, sa constitution et l’organisation de ses parties. Elle permet de rendre compte de la circulation des informations sensibles au sein du vivant, laquelle requiert la reconnaissance d’une certaine tension. Plutôt que d’une sensation, il faut parler d’un sentiment – d’une sensation augmentée d’un lien affectif au proche. Si marquées que soient les distinctions stoïciennes en morale, on sort ainsi de la domination exercée sur la réflexion par la distinction normative entre l’homme bon et l’homme mauvais.

Pascal, lectures nouvelles. Avec Hélène Bouchilloux, Vincent Carraud, Alberto Frigo, Sophie Roux, Laurent Thirouin

Séance du samedi 18 novembre 2023

PASCAL, LECTURES NOUVELLES

Pour contribuer aux célébrations du quatrième centenaire de la naissance de Blaise Pascal (1623-1662), la Société française de philosophie a demandé à cinq collègues spécialistes de l’œuvre une brève communication sur des textes à leurs yeux trop peu fréquentés ou appelant de nouveaux éclairages.

Sophie Roux (ENS)

Des expériences cruciales :  à propos des traités De l’équilibre des liqueurs

et De la pesanteur de la masse de l’air

 Pascal écrit dans sa Conclusion des deux précédents traités (éd. Mesnard, t. II, p. 1100-1101), à propos de l’expérience du Puy-de-Dôme : « Cette expérience ayant découvert que l’eau s’élève dans les pompes à des hauteurs toutes différentes, suivant la variété des lieux et des temps, et qu’elle est toujours proportionnée à la pesanteur de l’air, elle acheva de donner la connaissance parfaite de ces effets ; elle termina tous les doutes ; elle montra quelle en est la véritable cause ; elle fit voir que l’horreur du vide ne l’est pas ; et enfin elle fournit toutes les lumières qu’on peut désirer sur ce sujet. »  Pourquoi Pascal est-il certain d’avoir trouvé la véritable cause de l’élévation de la hauteur de l’eau dans les pompes ? Telle sera notre question directrice.

Alberto Frigo (Università degli Studi di Milano)

« Un peu de chaque chose et rien du tout, à la française » : Montaigne, Pascal et l’honnête homme

Parmi les textes des Pensées souvent délaissés par les commentateurs, il y a un riche dossier consacré à l’idéal de l’honnête homme. Il s’agit des fragments les plus anciens du recueil qui témoignent, comme l’écrit Emmanuel Martineau, d’un « débat pensant avec la politesse mondaine », c’est-à-dire avec les théoriciens de l’honnêteté avec qui Pascal se lie d’amitié vers 1652-1653. Or, cette reprise du discours sur l’honnêteté s’alimente d’une lecture attentive et d’une interprétation originale des textes de Montaigne qui fondent la doctrine de l’honnêteté. Et, il se peut même que ce soit précisément en se penchant sur les pages de Montaigne théoricien de l’honnête homme que Pascal trouve les instruments pour critiquer la doctrine de l’honnêteté et développer certains de ses concepts les plus originaux.

Laurent Thirouin (Université Lyon 2)

Les trois ordres en leur lieu (fr. S 339, L 308)

La pensée Sel. 339, sur les trois ordres, est un des textes les plus connus de Pascal, et les plus souvent invoqués dans la critique – au point que cet argument tient un peu aujourd’hui du couteau suisse, sollicité pour régler toutes les difficultés de la philosophie pascalienne et apporter précisément un peu d’ordre dans cette œuvre disparate. Un élément essentiel est souvent négligé : le lieu (la liasse) où l’auteur a jugé bon de placer cette pensée. Car Pascal a lui-même imposé des contextes à ses rédactions fragmentaires. Sans invalider bien sûr tous les commentaires sur l’anthropologie des trois ordres, la prise en compte de la liasse suggère un horizon de sens dont il faut tenir compte. Un examen un peu technique, mais non sans conséquence intellectuelle, des corrections et ajouts présents dans le manuscrit, permettra de définir plus exactement les catégories utilisées dans ce fragment capital.

 Vincent Carraud (Sorbonne Université)

« Un excellentissime auteur de ce temps… » ? (Lettre d’Étienne Pascal au père Noël, avril 1648)

 La présente note a pour objet de compléter l’annotation due à Jean Mesnard du t. II de son édition des OC de Pascal (note 1, p. 592) en identifiant non seulement l’« excellentissime auteur de ce temps » qui a fait « une très belle » antithèse, mais aussi le « grand saint [qui] a dit : In apostolis multum erat pleni, quia multum erat vacui » dans la Lettre de M. Pascal le père ­– mais aussi peut-être Blaise ? – au Révérend Père Noël d’avril 1648 : « la question est pourtant d’importance, disait l’érudit éditeur, si l’on veut définir avec précision le goût littéraire de la famille Pascal et le genre de lectures qu’elle appréciait ».

Hélène Bouchilloux (Université de Lorraine)

Penser … mais à quoi ? (fr. L 520, S 513)

La théorie pascalienne de la pensée est complexe, et souvent rapprochée sans précaution suffisante de la théorie cartésienne de la pensée. L’étude du fragment Lafuma 620/Ferreyrolles-Sellier 513 sera l’occasion de vérifier les écarts entre les deux philosophes, mais aussi et surtout de clarifier la double assertion selon laquelle la pensée fait la grandeur de l’homme, et cette grandeur n’est elle-même grande qu’à penser comme il faut. Restera à élucider le sens de cette dernière affirmation dès lors qu’à la notion de pensée doit être connectée la notion de divertissement.

Pour Dominique Bernard : déclaration de la Société française de philosophie

La Société française de philosophie se joint à une émotion partagée bien au-delà du monde de l’école, devant le meurtre de Dominique Bernard, professeur de lettres, survenu le vendredi 13 octobre, au cours d’une attaque qui a également blessé un professeur et un agent technique du lycée Gambetta d’Arras.

Nous écrivions lors de l’assassinat, voici juste trois ans, de Samuel Paty, exemple du « professeur d’histoire » que recherchait le jeune terroriste d’Arras :

La Société française de philosophie s’alarme des menaces que fait peser sur la liberté de l’enseignement la culture de la haine et de l’intimidation qui s’étend toujours davantage sur les réseaux sociaux.
Elle exprime son soutien à tous les collègues qui, en particulier au collège et au lycée, luttent quotidiennement, pied à pied, contre les forces de l’obscurantisme. Il est essentiel qu’ils puissent compter dans cette lutte sur une aide et un appui sans faille de leur hiérarchie.
Elle prendra sa part de la même lutte par tous les moyens à sa disposition.

Nous réitérons ces mots et cet engagement, dans un contexte qui s’est encore alourdi et qui exigera toujours davantage des philosophes comme de tous.

17 octobre 2023

Communiqué Proche-Orient 12/10/2023

Communiqué du bureau de la Société française de philosophie du 12 octobre 2023

Les innommables atrocités et prises d’otages perpétrées par le Hamas en territoire israélien dans la journée du 7 octobre 2023 sont d’ores et déjà à inscrire au nombre des pages les plus sombres de l’histoire contemporaine.

L’engrenage de la haine, amorcé de fort longue date avec de lourdes raisons historiques, a franchi un nouveau palier. Il se nourrira de toute action multipliant les victimes et aggravant la situation des populations civiles. Ses répercussions sont à craindre partout, jusque sur les campus universitaires.

La Société française de philosophie invite les membres de la collectivité académique à prendre la mesure de cette situation. Elle rappelle, s’il en était besoin, qu’aucune stratégie, aucun but politique ou autre ne peut justifier les atrocités commises et l’usage de la terreur. Attachée aux principes et aux idéaux de dialogue rationnel, d’égalité entre les personnes et de respect du droit, elle forme des vœux pour que les organisations internationales, les responsables politiques et les démocrates de toutes nations réussissent ensemble à faire reculer les doctrines mortifères, à mettre un terme à la spirale de l’horreur et à dessiner un avenir pour toutes les populations concernées.

Calendrier des séances 2023-2024

  • samedi 18 novembre 2023, 14h : «Pascal, lectures nouvelles».
    Avec la participation de Hélène Bouchilloux (Univ. de Lorraine), Vincent Carraud,(Sorbonne Université), Alberto Frigo (Milan), Sophie Roux (ENS), Laurent Thirouin (Lyon 2).

  • samedi 20 janvier 2024, 15h, Frédérique Ildefonse (CNRS) : «Quelques formulations antiques du « sentiment de soi »». Répondante: Létitia Mouze (Toulouse 2).
  • samedi 16 mars, 16h, Dominique Pradelle (Sorbonne Université) : «Dans les traces de Husserl : la phénoménologie face aux idéalités». Répondant : Bruno Leclerq (Liège).
  • samedi 25 mai, 15h, Axel Honneth (Columbia) : «Alienation. An Attempt to Clarify an Intricate Notion». Répondant : Jean-François Kervégan (Paris 1 Panthéon-Sorbonne).

En soutien à la présidente du jury du CAPES de philosophie

Le 20 septembre 2023

La Société française de philosophie a été informée de la décision du Ministère de l’Éducation Nationale (Direction générale des Ressources humaines) de mettre fin pour l’année 2024 aux fonctions de Madame Sylvia Giocanti, professeure à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, en tant que présidente du jury du CAPES de philosophie.

Cette décision – contraire aux usages puisque les présidents de jurys des concours nationaux de l’enseignement du second degré sont en principe nommés pour quatre ans – a été assortie par le Ministère d’un motif que nul ne peut prendre au sérieux (un léger décalage horaire entre la proclamation des résultats de la session 2023 et leur publication en ligne). Cette même décision a suscité l’émotion et la protestation des deux jurys du CAPES et de l’agrégation de philosophie, ainsi que de la 17e section (Philosophie) du Conseil National des Universités.

Le Bureau de la Société française de philosophie s’associe à cette protestation et exprime à notre collègue son complet soutien. Il est parfaitement clair que sa non-reconduction comme présidente du jury ne tient à aucune faute commise, mais exclusivement à un désaccord avec l’administration centrale sur la manière de gérer les nouvelles épreuves « professionnelles » du CAPES, dont Mme Giocanti et son jury ont cherché à maintenir autant que possible la relation avec la discipline.

Par un communiqué en date du 6 décembre 2019, doublé d’un courrier au Ministre Jean-Michel Blanquer, la Société française de philosophie avait déjà exprimé ses plus vives réserves sur la réforme du CAPES devenue effective avec la session 2022. Elle ne peut retirer un mot de ce communiqué, que l’on trouvera joint à la présente déclaration.

S’il convient à l’évidence que les candidats aux concours de recrutement du second degré soient sensibles aux enjeux pédagogiques et didactiques de leur futur enseignement, et avertis du cadre dans lequel ils auront à exercer leurs fonctions, les demandes censées régir les épreuves à caractère professionnel des CAPES demeurent en net décalage par rapport à la formation et à l’expérience de la grande majorité d’entre eux. Sans des aménagements tels que ceux que le jury de philosophie a souhaité introduire, ces épreuves ne pourront prêter à une évaluation rigoureuse, et ne serviront guère qu’à vérifier une conformité idéologique de façade.

L’expérience des plus jeunes enseignants, comme celle de leurs aînés, atteste assez que l’autorité du professeur de philosophie tient entièrement à sa capacité à engager un dialogue philosophique avec ses élèves. De la même façon que l’exercice de la citoyenneté, le goût de la chose publique, la confiance dans la raison, la compréhension réelle de la liberté, de l’égalité et de la fraternité, sont internes à la pratique de la philosophie en classe. Pour ces raisons, pour atteindre les fins mêmes de l’institution républicaine, l’enseignement de la philosophie et par suite les concours de philosophie ont besoin de plus de philosophie, et non d’éléments de langage.

La Société française de philosophie se joint donc, par son Bureau, aux voix des collègues qui demandent à la Direction générale des Ressources humaines du MEN de reconsidérer sa décision touchant la présidence du jury du CAPES de philosophie. Plus généralement, elle appelle le Ministère à revoir une doctrine du recrutement qui ne peut en réalité qu’aggraver la crise du service public d’éducation.

Voir le Communiqué sur le projet de réforme du CAPES du 6 décembre 2019.

39e Congrès ASPLF : Le Mouvement

Le 39e congrès de l’association des sociétés de philosophie de langue française (ASPLF), organisé sous la responsabilité de la Société romande de philosophie (groupe neuchâtelois), aura lieu du 22 au 26 août 2023 à Neuchâtel (Suisse).

Plus d’informations ici.

Dans le cadre donné par les statuts de l’ASPLF, le comité d’organisation lance un appel à communication de manière à constituer, du 22 au 26 août 2023, un congrès riche, varié et intéressant. Le secrétariat du congrès attend de la part des congressistes le formulaire de préinscription et, le cas échéant, le résumé de la communication correspondante jusqu’au 30 avril 2023.

Préinscription et soumission d’un résumé

Toute personne intéressée est priée de déclarer, jusqu’au 31 mai 2023, son intention de participer au congrès et de soumettre un résumé en vue de la présentation d’une communication, de 25 à 30 lignes (1500-1800 signes), bibliographie comprise.

Formulaire de préinscription

https://framaforms.org/preinscription-au-congres-asplf-de-neuchatel-22-26-aout-2023-1663584812

Examen anonymisé du résumé et réponse

Le résumé de 25 à 30 lignes (1500-1800 signes), bibliographie comprise, est examiné sous forme anonymisée par le comité de rédaction et fait l’objet d’une réponse dans un délai de 30 jours à compter du jour de sa réception.

Le résumé anonyme sera identifié par un code de 4 lettres arbitrairement choisi.

Les sujets de communication doivent s’inscrire dans le thème général du congrès et trouver une place, autant que faire se peut, dans les sections proposées. Le comité de rédaction se réserve le droit de refuser un sujet qui se situerait hors du thème du congrès.

Sections

  • Ontologie – métaphysique
  • Philosophie de la connaissance, épistémologie
  • Philosophie des sciences – logique – mathématique –  physique – biologie
  • Philosophie morale –  éthique
  • Philosophie politique – philosophie de la sociologie – migrations
  • Philosophie environnementale – climatologie
  • Philosophie de l’économie – finance – mondialisation
  • Philosophie de l’histoire – philosophie de la culture
  • Esthétique et philosophie de l’art
  • Arts et mouvement  :  musique – sculpture – cinéma
  • Philosophie de la religion
  • Histoire de la philosophie  : Antiquité – Moyen Âge – philosophie moderne

Communication au congrès

Une fois le résumé accepté, tout·e congressiste ayant réglé ses droits d’inscription, a la possibilité de présenter la communication prévue qui est mise au programme du congrès (plage de 30 minutes). La durée de la communication est fixée à 20 minutes pour permettre dix minutes de discussion avec le public.

La cadence des 30 minutes sera mise en œuvre pendant tout le congrès.

La possibilité de la participation au congrès par visioconférence sera assurée dans le cadre du programme des sections du congrès.

Attestation de communication et de participation

Le secrétariat du congrès préparera une attestation d’acceptation de la communication au programme du congrès. Ce document permettra de déclencher les demandes de soutien à participation des congressistes auprès de leurs autorités de financement.

Lors du congrès, le secrétariat mettra à disposition une attestation de participation pour les congressistes qui en feront la demande.

Cahier des résumés

Les résumés acceptés seront collectés dans un cahier qui sera disponible en ligne un mois avant le début du congrès. Le cahier des résumés sera imprimé, avec le programme définitif des communications, au moment du congrès.

Frais d’inscription au congrès et frais des actes du congrès

Congrès

  • Plein tarif : CHF60
  •  Tarif réduit : CHF20

Actes du congrès

  • Plein tarif : CHF38
  • Tarif réduit : CHF28

Congrès + Actes

  • Plein tarif : CHF98
  • Tarif réduit : CHF48

Le tarif réduit s’applique aux étudiants, doctorants, retraités et aux personnes introduisant une demande justifiée auprès des organisateurs.

Indications bancaires

Le règlement des frais d’inscription se fera par virement bancaire sur le compte suivant :

Groupe neuchâtelois de la Société romande de philosophie
Adresse : 87A rue de la Côte, CH-2000 Neuchâtel
IBAN : CH57 0900 0000 1593 0222 0
Établissement bancaire : PostFinance SA, 20 rue Minger, CH-3030 Berne.
BIC : POFICHBEXXX

Actes du congrès

Les communications du congrès, les tables rondes et les conférences plénières feront l’objet d’une publication, d’abord sur papier, puis – après un délai de deux ans – en libre accès. Le comité d’organisation prévoit la publication pour la fin avril 2024. La possibilité de publier une communication dans les actes du congrès est réservée aux personnes ayant souscrit aux actes du congrès. Le délai de remise du manuscrit est fixé au 30 novembre 2023. Les frais d’envoi postal du volume imprimé des actes sont inclus dans les montants indiqués ci-dessus. La souscription à la publication donne droit aussi à un tiré à part électronique (format PDF) de la communication publiée.

Édition des actes

Les communications présentées seront publiées, après un processus d’acceptation et de révision diligenté par le comité de rédaction, comme un «Cahier» séparé  de la Revue de théologie et de philosophie (Genève, Lausanne, Neuchâtel) : www.rthph.ch

La Revue de théologie et de philosophie est publiée dans le cadre éditorial de la Librairie Droz à Genève : www.droz.org

En cas de non-publication de la communication, la somme versée pour les actes sera intégralement remboursée aux personnes concernées.

Consignes éditoriales

Les consignes éditoriales sont celles de la Revue de théologie et de philosophie, Leur mise en œuvre est recommandée déjà pour la présentation des résumés :
www.rthph.ch/wp-content/uploads/2017/12/RThPh-consignes-editoriales.pdf

La longueur des communications publiées est limitée à 8 pages, soit environ 12’000 signes, espaces compris, bibliographie comprise. Un bon à tirer sera soumis aux auteur·s.

« L’acrasie : irrationalité ou immoralité ? » par L. Jaffro et « Acrasie inverse et rationalité diachronique » par M. Betzler

Sur l’acrasie – deux conférences du 18 mars 2023 par M. Betzler et L. Jaffro

I. Laurent Jaffro (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) : « L’acrasie : irrationalité ou immoralité ? »

Dans le débat sur l’acrasie, on entend par « jugement du meilleur », ou « meilleur jugement », un jugement personnel selon lequel, tout bien considéré, il est meilleur d’agir ainsi qu’autrement. Comment est-il possible qu’une personne agisse intentionnellement contre son meilleur jugement alors qu’elle croit être libre de le suivre et que rien ne l’en empêche ? Tel est le problème théorique de l’acrasie, dans la formulation que Donald Davidson a fixée. Il existe aussi un problème pratique de l’acrasie, celui de ses remèdes : comment éviter d’agir contre son meilleur jugement, en particulier si on est chroniquement disposé à agir ainsi ? Je considère seulement le problème théorique.

Dès les premières formulations de Platon dans le Protagoras, avant qu’Aristote ne lui donne son nom, il est clair que l’acrasie constitue un problème de rationalité pratique. Le « meilleur que… » est un « apparemment meilleur que… » et n’a pas de sens spécialement moral. Davidson, qui veillait à en donner les exemples les plus triviaux et les moins moraux possible, s’intéressait à la question parce qu’elle est un défi pour une théorie de la rationalité subjective : une telle conduite est irrationnelle dans la mesure où elle s’écarte du jugement tout bien considéré de l’agent. Cette irrationalité met à mal des principes qui sont inégalement partagés par les philosophes : la théorie causale de l’action, qui implique, comme le dit Davidson, que les raisons les plus fortes sont aussi les causes les plus fortes ; ou le principe, plus consensuel, selon lequel on désire et on agit sub specie boni, ici sous l’apparence du meilleur.

Pourtant, la tentation est forte de moraliser le problème de l’acrasie, de trois manières. D’abord, des principes moraux de l’agent peuvent être trahis dans son action. Ensuite, il semble assez naturel de penser que l’acrasie est particulièrement fâcheuse lorsque l’action acratique est moralement blâmable, de la même façon que la procrastination est d’autant plus préoccupante que l’action différée est importante. Enfin, une disposition chronique à agir contre son meilleur jugement pointe dans la direction d’un manque de contrôle de soi qui ressemble à un vice.

Je discute ces trois manières de moraliser le problème théorique de l’acrasie et conduis une enquête sceptique sur les conditions de possibilité d’une immoralité interne à l’acrasie.

II. Monika Betzler (Ludwig-Maximilians-Universität, Munich) : « Acrasie inverse et rationalité diachronique »

On emploie l’expression « acrasie inverse » pour décrire certains cas où un agent agit à l’encontre de son « meilleur jugement » en raison d’une émotion. Cette acrasie est dite inverse du fait qu’agir selon cette émotion semble être en fin de compte ce qu’il fallait faire, ce qu’il y avait de plus raisonnable ou de plus rationnel à faire. Cependant, parce que l’agent a agi contre son meilleur jugement tout en continuant d’y adhérer, son action reste bel et bien acratique.

Les cas d’acrasie inverse représentent un défi philosophique : comment peut-il être juste, raisonnable ou rationnel d’agir d’une façon qui va à l’encontre de son meilleur jugement, et que l’agent lui-même considère comme mauvaise ou erronée au moment d’agir ? Ou bien, pour le dire autrement, comment cela pourrait-il ne pas être raisonnable, rationnel ou juste, alors que l’action que l’agent a accomplie en raison de son émotion semble effectivement être la meilleure conduite qu’il pouvait adopter ?

Pour illustrer ce cas de figure, je reprends l’exemple d’Huckleberry Finn, le personnage de Mark Twain, qui écoute son cœur malgré son meilleur jugement : il ne livre pas aux autorités l’esclave en fuite qu’est son compagnon Jim.

Tout d’abord, je précise les conditions à remplir pour qu’on puisse considérer qu’une action suscitée par une émotion contrevenant à notre jugement est à la fois acratique et rationnelle : (i) l’action menée doit être intentionnelle ; et (ii) l’émotion en question, qui conduit à l’action, doit être suffisamment liée à l’agent pour que l’action ne se présente pas comme un cas de chance rationnelle.

Je montre ensuite que ni la conception standard, selon laquelle l’acrasie est un paradigme d’irrationalité, ni certaines propositions récentes, qui tentent de décrire les cas d’acrasie inverse comme rationnels, ne satisfont pleinement ces conditions.

Ce qu’il est rationnel de faire dans les situations où nous éprouvons des émotions contraires à notre jugement, c’est de réexaminer ce jugement, puis de le réviser ou de le réaffirmer à la lumière de nos émotions. Il s’ensuit que les cas d’acrasie inverse en tant que tels ne peuvent être qualifiés de rationnels. En revanche, de tels cas soulignent que lorsque nous éprouvons des émotions contraires à notre jugement, nous avons des raisons de réexaminer notre meilleur jugement afin de maintenir l’« enkrasia » sur la durée. Même si les cas d’acrasie inverse sont irrationnels sur le plan synchronique, ils nous enseignent à rester rationnels sur le plan diachronique.

 

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Actes du 38e Congrès ASPLF – La participation

La publication des Actes du 38e Congrès de l’Association des Sociétés de Philosophie de Langue Française sur La participation. De l’ontologie aux réseaux sociaux (mai-juin 2021) devrait intervenir dans le courant de l’année 2023.
La librairie Vrin publiera, dans le cadre d’une collection de l’Association des Sociétés de Philosophie de Langue Française, un livre numérique à la présentation soignée, référencé et accessible en ligne.
Les intervenants sont priés d’adresser leur contribution, mise en conformité avec la charte éditoriale des éditions Vrin, à Madame Anne Baudart, vice-présidente de la Société française de philosophie: anne.baudart<at>orange.fr, avant le 15 janvier prochain. Un comité éditorial constitué sous sa présidence se chargera de sa relecture.

Communiqué du 2 juin 2021 sur les bibliothèques

Le 11 mai 2021, dans un entretien avec une agence de presse, la direction du GIS Collex-Persée a annoncé la fin des bibliothèques délégataires et leur remplacement par des programmes nationaux. Cela signifie la fin des dotations récurrentes, fléchées par discipline, qui ont permis à une dizaine de bibliothèques délégataires, parmi lesquelles des institutions comme Cujas (droit et sciences juridiques) ou la Bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne (histoire, sciences de l’antiquité, géographie, philosophie), de maintenir des politiques d’acquisition et de se hisser au plus haut niveau international. Le choix fait désormais de privilégier de grands programmes nationaux orientés vers le seul traitement des collections sonne le glas d’une organisation qui permettait à des bibliothèques de référence, avec l’aide du prêt entre bibliothèques, de servir sur tout le territoire national des communautés scientifiques de chercheurs, d’enseignants et de doctorants. Ce ne sont pas seulement les acquisitions d’ouvrages « papier » et numériques – en particulier des nouveautés dans les monographies étrangères que les chercheurs ne sauraient trouver à la BnF – et d’autres actions qui vont gravement pâtir de cette réorganisation (pour une bibliothèque comme Cujas, la baisse de crédits annuels sera d’environ 170 000 €) ; c’est aussi l’idée même de besoins de documentation par discipline académique qui est attaquée. Rien ne dit, en effet, que les futurs programmes nationaux soient fléchés par discipline. Les établissements susceptibles de se saisir d’une mission nationale au service de tel ou tel secteur disciplinaire sont précisément ceux que l’on entend priver d’une ressource décisive. En outre, on doit s’interroger sur la crédibilité du report, suggéré par le GIS, sur les seules universités de rattachement de ces bibliothèques, du financement de l’ensemble de la politique d’acquisition, alors même que leurs budgets sont notoirement contraints et que les bibliothèques délégataires assument des missions nationales.

38e Congrès ASPLF 2021

Le 38e Congrès de l’ASPLF sur le thème de « La participation » aurait dû avoir lieu en 2020. Il a été reporté en 2021 en raison de la situation sanitaire (voir le communiqué du 8 avril 2020).

1° Congrès en ligne

La première partie s’est déroulée en ligne, sur plusieurs semaines, du jeudi 6 mai 2021 au jeudi 17 juin. Elle a réuni, selon un programme défini, les communications présentées dans les diverses sections du Congrès (Ontologie ; Logique et langage ; Art, culture, éducation ; Politique, société, communication ; Travail, technologie, industrie).

2° Journées de Paris 25-26 juin

La deuxième partie, « présentielle », a eu lieu à Paris, avec retransmission numérique et possibilité d’interventions à distance, les vendredi 25 juin (Sorbonne, amphithéâtre Oury) et samedi 26 juin (Institut de France, auditorium). Elle a réuni, sur quatre demi-journées, les conférences et tables rondes plénières. 

Congrès ASPLF Journées de Paris télécharger le programme détaillé

La publication des Actes du 38e Congrès devrait intervenir dans le courant de l’année 2023.

La librairie Vrin publiera, dans le cadre d’une collection de l’Association des Sociétés de Philosophie de Langue Française, un livre numérique à la présentation soignée, référencé et accessible en ligne.
Les intervenants sont priés d’adresser leur contribution, mise en conformité avec la charte éditoriale des éditions Vrin, à Madame Anne Baudart, vice-présidente de la Société française de philosophie: anne.baudart<at>orange.fr, avant le 15 janvier 2023. Un comité éditorial constitué sous sa présidence se chargera de sa relecture.