Brèves

39e Congrès ASPLF : Le Mouvement

Le 39e congrès de l’association des sociétés de philosophie de langue française (ASPLF), organisé sous la responsabilité de la Société romande de philosophie (groupe neuchâtelois), aura lieu du 22 au 26 août 2023 à Neuchâtel (Suisse).

Plus d’informations ici.

Dans le cadre donné par les statuts de l’ASPLF, le comité d’organisation lance un appel à communication de manière à constituer, du 22 au 26 août 2023, un congrès riche, varié et intéressant. Le secrétariat du congrès attend de la part des congressistes le formulaire de préinscription et, le cas échéant, le résumé de la communication correspondante jusqu’au 30 avril 2023.

Préinscription et soumission d’un résumé

Toute personne intéressée est priée de déclarer, jusqu’au 31 mai 2023, son intention de participer au congrès et de soumettre un résumé en vue de la présentation d’une communication, de 25 à 30 lignes (1500-1800 signes), bibliographie comprise.

Formulaire de préinscription

https://framaforms.org/preinscription-au-congres-asplf-de-neuchatel-22-26-aout-2023-1663584812

Examen anonymisé du résumé et réponse

Le résumé de 25 à 30 lignes (1500-1800 signes), bibliographie comprise, est examiné sous forme anonymisée par le comité de rédaction et fait l’objet d’une réponse dans un délai de 30 jours à compter du jour de sa réception.

Le résumé anonyme sera identifié par un code de 4 lettres arbitrairement choisi.

Les sujets de communication doivent s’inscrire dans le thème général du congrès et trouver une place, autant que faire se peut, dans les sections proposées. Le comité de rédaction se réserve le droit de refuser un sujet qui se situerait hors du thème du congrès.

Sections

  • Ontologie – métaphysique
  • Philosophie de la connaissance, épistémologie
  • Philosophie des sciences – logique – mathématique –  physique – biologie
  • Philosophie morale –  éthique
  • Philosophie politique – philosophie de la sociologie – migrations
  • Philosophie environnementale – climatologie
  • Philosophie de l’économie – finance – mondialisation
  • Philosophie de l’histoire – philosophie de la culture
  • Esthétique et philosophie de l’art
  • Arts et mouvement  :  musique – sculpture – cinéma
  • Philosophie de la religion
  • Histoire de la philosophie  : Antiquité – Moyen Âge – philosophie moderne

Communication au congrès

Une fois le résumé accepté, tout·e congressiste ayant réglé ses droits d’inscription, a la possibilité de présenter la communication prévue qui est mise au programme du congrès (plage de 30 minutes). La durée de la communication est fixée à 20 minutes pour permettre dix minutes de discussion avec le public.

La cadence des 30 minutes sera mise en œuvre pendant tout le congrès.

La possibilité de la participation au congrès par visioconférence sera assurée dans le cadre du programme des sections du congrès.

Attestation de communication et de participation

Le secrétariat du congrès préparera une attestation d’acceptation de la communication au programme du congrès. Ce document permettra de déclencher les demandes de soutien à participation des congressistes auprès de leurs autorités de financement.

Lors du congrès, le secrétariat mettra à disposition une attestation de participation pour les congressistes qui en feront la demande.

Cahier des résumés

Les résumés acceptés seront collectés dans un cahier qui sera disponible en ligne un mois avant le début du congrès. Le cahier des résumés sera imprimé, avec le programme définitif des communications, au moment du congrès.

Frais d’inscription au congrès et frais des actes du congrès

Congrès

  • Plein tarif : CHF60
  •  Tarif réduit : CHF20

Actes du congrès

  • Plein tarif : CHF38
  • Tarif réduit : CHF28

Congrès + Actes

  • Plein tarif : CHF98
  • Tarif réduit : CHF48

Le tarif réduit s’applique aux étudiants, doctorants, retraités et aux personnes introduisant une demande justifiée auprès des organisateurs.

Indications bancaires

Le règlement des frais d’inscription se fera par virement bancaire sur le compte suivant :

Groupe neuchâtelois de la Société romande de philosophie
Adresse : 87A rue de la Côte, CH-2000 Neuchâtel
IBAN : CH57 0900 0000 1593 0222 0
Établissement bancaire : PostFinance SA, 20 rue Minger, CH-3030 Berne.
BIC : POFICHBEXXX

Actes du congrès

Les communications du congrès, les tables rondes et les conférences plénières feront l’objet d’une publication, d’abord sur papier, puis – après un délai de deux ans – en libre accès. Le comité d’organisation prévoit la publication pour la fin avril 2024. La possibilité de publier une communication dans les actes du congrès est réservée aux personnes ayant souscrit aux actes du congrès. Le délai de remise du manuscrit est fixé au 30 novembre 2023. Les frais d’envoi postal du volume imprimé des actes sont inclus dans les montants indiqués ci-dessus. La souscription à la publication donne droit aussi à un tiré à part électronique (format PDF) de la communication publiée.

Édition des actes

Les communications présentées seront publiées, après un processus d’acceptation et de révision diligenté par le comité de rédaction, comme un «Cahier» séparé  de la Revue de théologie et de philosophie (Genève, Lausanne, Neuchâtel) : www.rthph.ch

La Revue de théologie et de philosophie est publiée dans le cadre éditorial de la Librairie Droz à Genève : www.droz.org

En cas de non-publication de la communication, la somme versée pour les actes sera intégralement remboursée aux personnes concernées.

Consignes éditoriales

Les consignes éditoriales sont celles de la Revue de théologie et de philosophie, Leur mise en œuvre est recommandée déjà pour la présentation des résumés :
www.rthph.ch/wp-content/uploads/2017/12/RThPh-consignes-editoriales.pdf

La longueur des communications publiées est limitée à 8 pages, soit environ 12’000 signes, espaces compris, bibliographie comprise. Un bon à tirer sera soumis aux auteur·s.

Actes du 38e Congrès ASPLF – La participation

La publication des Actes du 38e Congrès de l’Association des Sociétés de Philosophie de Langue Française sur La participation. De l’ontologie aux réseaux sociaux (mai-juin 2021) devrait intervenir dans le courant de l’année 2023.
La librairie Vrin publiera, dans le cadre d’une collection de l’Association des Sociétés de Philosophie de Langue Française, un livre numérique à la présentation soignée, référencé et accessible en ligne.
Les intervenants sont priés d’adresser leur contribution, mise en conformité avec la charte éditoriale des éditions Vrin, à Madame Anne Baudart, vice-présidente de la Société française de philosophie: anne.baudart<at>orange.fr, avant le 15 janvier prochain. Un comité éditorial constitué sous sa présidence se chargera de sa relecture.

Calendrier des séances 2022-2023

  • samedi 19 novembre 2022, Dimitri El Murr (ENS) « Amitié et psychagogie : les formes de la philia dans le Phèdre de Platon ». Conférence par Dimitri El Murr (ENS), répondante : Létitia Mouze (Université Toulouse Jean-Jaurès).
  • samedi 21 janvier 2023,  Philippe Descola (Collège de France) : « Anthropologie et philosophie ». Répondant : Bruno Karsenti (EHESS)
  • samedi 18 mars : « Sur l’acrasie »
    • Laurent Jaffro (Paris 1): « L’acrasie : irrationalité ou immoralité ? »
    • Monika Betzler (Munich): « Acrasie inverse et rationalité diachronique »
  • samedi 13 mai, Catherine Larrère (Paris 1) : « Démocratie et écologie ». Répondant: Rémi Beau (CNRS-Sorbonne Université).

Élections du 19 mars 2022 : CA et bureau

La page Bureau et CA récapitule l’ensemble des bureaux et CA élus depuis 2009.

Bureau élu par le CA en son sein le 19 mars 2022

Président : Denis Kambouchner
1re vice-présidente : Anne Baudart
2e vice-président : Laurent Jaffro
3e vice-président : Christian Berner
Secrétaire générale : Élise Marrou
Trésorière : Cécile Loisel
Chargé des relations internationales : Emmanuel Picavet.

Président d’honneur : Bernard Bourgeois

 

Conseil d’administration élu par l’Assemblée générale le 19 mars 2022

M. Barbaras Renaud, Mme Baudart Anne, M. Berner Christian, Mme Beyssade Michelle, M. Bourgeois Bernard, M. de Buzon Frédéric, M. Campagnolo Gilles, M. Casadebaig Philippe, Mme Castel-Bouchouchi Anissa, M. Chodron de Courcel Martin, M. Doly Jacques, Mme Fuchs Edith, M. Jaffro Laurent, M. Kambouchner Denis, M. Kervégan Jean-François, Mme Kintzler Catherine, Mme Lequan Mai, Mme Loisel Cécile, Mme Marrou Élise, M. Muglioni Jean-Michel, M. Picavet Emmanuel, M. Pradelle Dominique, M. Rizk Hadi, Mme Schwartz Élisabeth, M. Vignoles Patrick.

Communiqué de soutien Ukraine

Communiqué trilingue. Publié sur le site « Philosophers for Ukraine » en français et en anglais.

Le Bureau de la Société française de philosophie exprime toute sa solidarité et son soutien aux collègues et aux citoyens d’Ukraine face à l’injustifiable guerre d’agression conduite par la Fédération de Russie depuis le 24 février 2022. La poursuite de cette guerre déjà terrible par le bilan humain, les destructions et les déplacements de populations qu’elle a engendrés fait peser chaque jour des menaces plus graves sur l’avenir de l’Ukraine et de sa région, sur l’ordre international et sur la paix du monde.

Le Bureau rend hommage aux 664 chercheurs russes qui ont signé l’appel du 25 février contre la guerre et au courage de tous ceux  qui, en Russie, ont manifesté et maintiennent leur protestation.

La philosophie nous apprend à faire la différence entre le droit et la force, le savoir et la propagande, la vérité et ses simulacres, la liberté et la servitude, la paix et le silence de la terreur. Elle invite les politiques à ne pas perdre, en même temps que le souci de la vérité et de la responsabilité devant les autres, le contact avec la réalité, sans lequel aucune action pour le bien collectif n’est possible.

 

Merci au traducteur ami qui nous a offert la traduction suivante en ukrainien.

Бюро Французького філософського товариства висловлює повну солідарність і підтримку колегам і громадянам України перед обличчям невиправданої загарбницької війни, яку Російська Федерація веде з 24 лютого 2022 року. Продовження цієї війни вже страшне з точки зору людські жертви, знищення та переміщення населення, які він спричинив, з кожним днем ​​становлять все більш серйозні загрози для майбутнього України та її регіону, міжнародного порядку та миру у всьому світі.

Офіс віддає шану 664 російським дослідникам, які підписали заклик проти війни 25 лютого, і мужності всіх тих, хто в Росії демонстрував і підтримував свій протест.

Філософія вчить нас розрізняти право і силу, знання і пропаганду, правду і її симулякри, свободу і рабство, мир і тишу терору. Він закликає політиків не втрачати, водночас із турботою про правду та відповідальністю перед іншими, контакту з реальністю, без якої неможлива жодна діяльність для колективного блага.

 

The board of the Société française de philosophie expresses its full solidarity and support to the colleagues and citizens of Ukraine in the face of the unjustifiable war of aggression led by the Russian Federation since February 24, 2022. The continuation of this war, already terrible in terms of casualties, destruction and displacement of populations that it has caused, every day poses more serious threats to the future of Ukraine and its region, to the international order and to world peace.

The board pays respects to the 664 Russian researchers who signed the February 25 appeal against the war and to the courage of all those in Russia who demonstrated and maintained their protest.

Philosophy teaches us to make the difference between right and force, knowledge and propaganda, truth and its simulacra, freedom and servitude, peace and the silence of terror. It invites politicians not to lose, along with the concern for truth and responsibility before others, contact with reality, without which no action for the collective good is possible.

Paris, 7 mars 2022

Dernières publications (déc. 2021)

Dernières publications (décembre 2021)

Derniers Bulletins parus  :

2020 114 3 « Des œuvres et des discours : portrait de l’artiste en chercheur » (Carole Talon-Hugon)
2020 114 4 « D’un sensible l’autre. Sur la signification métaphysique des sensibles » (Jocelyn Benoist).

Revue de métaphysique et de morale derniers numéros parus :

Actualité ou inactualité du droit naturel, 2021/4 (n°112)

 

Calendrier des séances 2021-2022

Les séances ont lieu dans la salle 1 de l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne (12 place du Panthéon 75005 Paris), et peuvent également être suivies à distance.

Dernières publications (sept. 2021)

Derniers Bulletins parus  :

« Religion, politique et idéologie. Un regard de philosophie des sciences sociales » (Bruno Karsenti), n° 2020 114 2.

« Avant l’épistémologie. La quête prémoderne du savoir parfait (Robert Pasnau), n° 2020 114 1.

 

Revue de métaphysique et de morale derniers numéros parus :

Salomon Maimon 2021/1 (N° 109)
Varia 2021/2 (N° 110)
Léon Brunschvicg 2021/3 (N° 111)

Rectificatif au PV de l’AG du 3 octobre 2020

Rectificatif du 21 juillet 2021 au PV de l’Assemblée générale du 3 octobre 2020

L’Assemblée générale extraordinaire du 3 octobre 2020 a procédé à l’élection de deux membres du Conseil d’administration afin de pourvoir deux sièges vacants jusqu’à l’expiration du mandat du CA en 2022. Consigné ensuite dans le rapport de l’AG (mis au téléchargement sur notre site le 19 décembre 2020), le résultat de ce scrutin intermédiaire fait état d’un vote unanime en faveur des deux candidats. Un sociétaire ayant participé au scrutin nous signale par courriel le 17 juillet 2021 que l’un des deux candidats avait recueilli l’unanimité moins une voix.

Le bureau présente à l’ensemble des adhérents de la SFP ses plus sincères excuses pour cette malencontreuse erreur.

Le bureau, réuni le 21 juillet 2021

Communiqué du 2 juin 2021 sur les bibliothèques

Le 11 mai 2021, dans un entretien avec une agence de presse, la direction du GIS Collex-Persée a annoncé la fin des bibliothèques délégataires et leur remplacement par des programmes nationaux. Cela signifie la fin des dotations récurrentes, fléchées par discipline, qui ont permis à une dizaine de bibliothèques délégataires, parmi lesquelles des institutions comme Cujas (droit et sciences juridiques) ou la Bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne (histoire, sciences de l’antiquité, géographie, philosophie), de maintenir des politiques d’acquisition et de se hisser au plus haut niveau international. Le choix fait désormais de privilégier de grands programmes nationaux orientés vers le seul traitement des collections sonne le glas d’une organisation qui permettait à des bibliothèques de référence, avec l’aide du prêt entre bibliothèques, de servir sur tout le territoire national des communautés scientifiques de chercheurs, d’enseignants et de doctorants. Ce ne sont pas seulement les acquisitions d’ouvrages « papier » et numériques – en particulier des nouveautés dans les monographies étrangères que les chercheurs ne sauraient trouver à la BnF – et d’autres actions qui vont gravement pâtir de cette réorganisation (pour une bibliothèque comme Cujas, la baisse de crédits annuels sera d’environ 170 000 €) ; c’est aussi l’idée même de besoins de documentation par discipline académique qui est attaquée. Rien ne dit, en effet, que les futurs programmes nationaux soient fléchés par discipline. Les établissements susceptibles de se saisir d’une mission nationale au service de tel ou tel secteur disciplinaire sont précisément ceux que l’on entend priver d’une ressource décisive. En outre, on doit s’interroger sur la crédibilité du report, suggéré par le GIS, sur les seules universités de rattachement de ces bibliothèques, du financement de l’ensemble de la politique d’acquisition, alors même que leurs budgets sont notoirement contraints et que les bibliothèques délégataires assument des missions nationales.

38e Congrès ASPLF 2021

Le 38e Congrès de l’ASPLF sur le thème de « La participation » aurait dû avoir lieu en 2020. Il a été reporté en 2021 en raison de la situation sanitaire (voir le communiqué du 8 avril 2020).

1° Congrès en ligne

La première partie s’est déroulée en ligne, sur plusieurs semaines, du jeudi 6 mai 2021 au jeudi 17 juin. Elle a réuni, selon un programme défini, les communications présentées dans les diverses sections du Congrès (Ontologie ; Logique et langage ; Art, culture, éducation ; Politique, société, communication ; Travail, technologie, industrie).

2° Journées de Paris 25-26 juin

La deuxième partie, « présentielle », a eu lieu à Paris, avec retransmission numérique et possibilité d’interventions à distance, les vendredi 25 juin (Sorbonne, amphithéâtre Oury) et samedi 26 juin (Institut de France, auditorium). Elle a réuni, sur quatre demi-journées, les conférences et tables rondes plénières. 

Congrès ASPLF Journées de Paris télécharger le programme détaillé

La publication des Actes du 38e Congrès devrait intervenir dans le courant de l’année 2023.

La librairie Vrin publiera, dans le cadre d’une collection de l’Association des Sociétés de Philosophie de Langue Française, un livre numérique à la présentation soignée, référencé et accessible en ligne.
Les intervenants sont priés d’adresser leur contribution, mise en conformité avec la charte éditoriale des éditions Vrin, à Madame Anne Baudart, vice-présidente de la Société française de philosophie: anne.baudart<at>orange.fr, avant le 15 janvier 2023. Un comité éditorial constitué sous sa présidence se chargera de sa relecture.

Sur la réforme du CAPES 2021

La Société française de philosophie a fait état de ses inquiétudes dès 2019 au sujet du projet de réforme du CAPES (voir le communiqué de 2019).

Le 29 janvier 2021 a été publié au Journal officiel le texte de l’arrêté du 25 janvier 2021 réformant le CAPES. Se joignant à de nombreuses associations de professeurs et à de nombreuses sociétés savantes, la Société française de philosophie a signé le texte ci-dessous.

Texte de la Conférence des Associations de professeurs spécialistes sur la réforme du CAPES
février 2021

Cette tribune est également publiée sur le site du Journal du Dimanche – JDD (12 février 2021.)

Le ministère de l’Éducation nationale vient de publier un arrêté1 réformant, pour la troisième fois en une dizaine d’années, le recrutement et la formation des professeurs de collèges et lycées. S’il est bien des constats communs à tous les formateurs dans nombre de matières, c’est l’actuelle faiblesse de beaucoup de candidats dans les connaissances académiques et la perte d’attractivité des métiers d’enseignement. Cette réforme y répond-elle ? Assurément pas. Les universités et les instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation (Inspe), en charge de la formation des futurs enseignants et de la préparation des concours des CAPES et CAPET, sont sommés d’improviser des maquettes applicables dès la rentrée de septembre 2021. Cette précipitation reflète un constat lourd de conséquences : celui du refus ministériel de discuter sereinement d’une réforme majeure pour l’avenir de la jeunesse et du système éducatif, donc pour la société tout entière.

Deux nouveautés sont particulièrement inquiétantes, dans les épreuves des CAPES et CAPET et dans l’organisation des deux années de master MEEF qui préparent à ce concours. Une épreuve orale à fort coefficient consistera désormais en un entretien de motivation non disciplinaire, qui aboutira sans doute à la récitation mécanique et creuse d’une leçon de morale civique, réduisant d’autant la possibilité d’évaluer les connaissances que le futur professeur devra transmettre à ses élèves, et ce dans l’ensemble des disciplines qu’il devra enseigner. Par ailleurs, dans la nouvelle organisation du master, les étudiants devront, au cours de la deuxième année, cumuler la préparation du concours, la rédaction d’un mémoire de recherche, et un stage très lourd devant plusieurs classes, alors que jusqu’à présent ce stage s’effectuait une fois le concours obtenu, laissant à l’enseignant en formation le temps et la disponibilité pour apprendre véritablement le métier. Cela offrirait au ministère de gros bataillons de stagiaires scandaleusement sous-payés – peut-être est-ce là la vraie raison, purement comptable, de cette réforme – mais mettrait devant les élèves des enseignants dont le niveau disciplinaire n’aurait pas encore été évalué, et dont la charge de travail rendrait impossible l’investissement nécessaire dans la préparation des cours et l’apprentissage du difficile métier d’enseignant. Les premières victimes en seraient les élèves et les jeunes enseignants, sacrifiés sur l’autel de la rigueur budgétaire.

Ne nous y trompons pas : ces changements, qui peuvent apparaître techniques, mineront en profondeur la qualité de l’enseignement qui sera offert aux futures générations. Les professeurs n’exercent pas un métier comme les autres : ils forment les adultes et les citoyens de demain. Ils sont porteurs d’un savoir qu’ils transmettent à leurs élèves, souvent avec passion, et ce savoir doit plus que jamais être défendu comme une valeur centrale de l’enseignement, à l’heure où il est menacé de toutes parts par des « vérités alternatives » portées par des groupes et des individus prêts à les imposer par la violence et même le crime. Ce savoir ne s’oppose pas à l’apprentissage de la didactique, mais est au contraire le socle indispensable d’une pédagogie solide qui permet au professeur de transmettre les connaissances et de former à l’esprit critique les futurs citoyens. Affaiblir le premier au prétexte de renforcer le second, au nom d’une professionnalisation mal pensée, prétexte depuis si longtemps à tous les mauvais coups portés à la formation des enseignants, est une absurdité qui ne conduira qu’à affaiblir cet équilibre nécessaire.

Quels professeurs voulons-nous pour les générations de demain ? Des techniciens de l’enseignement, formés et évalués suivant un système de compétences transdisciplinaires qui tendent à se substituer aux contenus et méthodes de nos disciplines, immédiatement employables et à qui l’on demandera simplement de restituer un savoir officiel, dûment contrôlé ? Ou des professeurs maîtrisant pleinement leurs savoirs et capables à partir de là de construire une pédagogie adaptée à leurs élèves ? En amputant drastiquement la part de contrôle des connaissances dans les épreuves du CAPES et du CAPET, en réduisant la formation disciplinaire des futurs enseignants, en sacrifiant leur année de stage pour faire des économies budgétaires, le ministère a fait un choix lourd de conséquences, qui n’a pas fait l’objet d’un débat public contradictoire. L’enjeu est aussi celui de l’attractivité du métier d’enseignant pour les étudiants, du rôle de l’Université dans la formation des maîtres et celui de la revalorisation symbolique et matérielle des professeurs. Recruter au rabais, qu’est-ce promettre à la jeunesse ?

C’est pourquoi nous demandons que cette réforme mal préparée soit reportée et qu’une nouvelle version des arrêtés soit précédée d’une authentique concertation avec tous les acteurs du secteur éducatif, et non imposée à la va-vite dans le contexte de crise sanitaire actuel.

Signataires :

Association des Formateurs des Professeurs de SVT (AFPSVT)
Association Française d’Etudes Américaines
Association française de sociologie (AFS)
Association des germanistes de l’enseignement supérieur (AGES)
Association des historiens contemporanéistes de l’enseignement supérieur et de la recherche (AHCESR)
Association des historiens modernistes des universités françaises (AHMUF)
Association des Professeurs d’Archéologie et d’Histoire de l’art des Universités (APAHAU)
Association des professeurs de biologie et de géologie (APBG)
Association des professeurs d’éducation musicale (APEMU)
Association des professeurs d’histoire et de géographie (APHG)
Association des Professeurs de Langues Anciennes de l’Enseignement Supérieur (APLAES)
Association des professeurs de langues vivantes (APLV)
Association des professeurs de lettres (APL)
Association des professeurs de mathématiques de l’Enseignement public (APMEP)
Association des professeurs de philosophie de l’Enseignement public (APPEP)
Association des professeurs de sciences économiques et sociales (APSES)
Association des professeurs de sciences médico-sociales (APSMS)
Comité National Français de Géographie (CNFG)
Coordination Nationale des Associations Régionales des Enseignants de Langues Anciennes (CNARELA)
Sauver les Lettres
Société des Anglicistes de l’Enseignement Supérieur (SAES)
Société d’études anglo-américaines des XVIIe et XVIIIe siècles
Société française d’études irlandaises (SOFEIR)
Société Française des Microscopies (SfM)
Société française de philosophie
Société Française de Physique (SFP)
Société Française de Statistique (SFdS)
Société des historiens médiévistes de l’enseignement supérieur public (SHMESP)
Société des langues néolatines (SLNL)
Société Mathématique de France
Société des professeurs d’histoire ancienne de l’université (SoPHAU)
Union des professeurs de Physiologie, Biochimie et Microbiologie (UPBM)
Union des professeurs de physique chimie (UdPPC)

Télécharger le texte en pdf.

1 – Arrêté du 25 janvier 2021 publié au Journal officiel du 29 janvier : https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000043075486

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« Hommages à Didier Deleule » n° 2019 113 3.

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